C'est une institution de fait qu'essaie de remettre en cause le groupe Suez sur le délicat sujet de la distribution d'eau potable en Île de France en demandant, alors que l'appel d'offres doit bientôt être lancé, que le futur contrat soit divisé en lots. En effet, depuis 1962, le groupe Véolia (ex-Générale des Eaux) jouit d'une délégation de service public sur le plus gros service d'eau potable d'Europe. Le renouvellement du contrat de délégation d'eau d'Ile-de-France qui expire fin 2010, représente 371 millions d'euros par an, 1 million de mètres cubes d'eau distribués chaque jour à 4,2 millions de Franciliens sur 144 communes. On comprend donc pourquoi il aiguise autant les appétits. D'ailleurs, le directeur général de Suez Environnement, Jean-Louis Chaussade, a demandé par écrit aux 144 communes membres du syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) sa « division en lots » afin de permettre une « réelle mise en concurrence » entre le distributeur sortant et les autres entreprises candidates. Les élus du Sedif ont voté, le 11 décembre à Choisy-le-Roy (Val-du-Marne), en faveur du maintien au secteur privé de cette gestion, par 88 voix contre 54, malgré les vives critiques émises par l'UFC-Que Choisir sur la « surfacturation » de l'eau francilienne. Si l'on ajoute à ce dossier brûlant l'obligation faite aux trois grands de l'eau de décroiser leurs sociétés communes pour améliorer la concurrence, et la remunicipalisation de l'eau de Paris, on peut s'attendre à un secteur de l'AEP en pleine effervescence pour les années à venir.
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